Tuesday, October 22, 2013

Parachat ‘Hayé Sarah – Faire du ‘hessed avec ‘hokhma

Avraham Avinou envoie son fidèle serviteur, Eliezer, chercher une conjointe convenable pour son fils vertueux, Its’hak Avinou. Lorsqu’Eliezer arrive à destination, il prie Hachem de lui envoyer un signe lui permettant de savoir qui pourrait correspondre et être la femme d’Its’hak. Il demande : « Que la jeune fille à qui je dirai : "Veuille pencher ta cruche afin que je boive" et qui répondra : "Bois, puis j’abreuverai aussi tes chameaux", soit celle que tu as destinée à ton serviteur, pour Its’hak et que le puisse reconnaître par elle que tu t’es montré favorable à mon maître ! » Les commentateurs expliquent qu’il ne fit pas simplement la demande d’un signe au hasard, mais il voulait s’assurer que la future matriarche ait une bonté suffisamment développée. Par la précision des mots de sa prière, ils déduisent qu’il ne suffisait pas qu’elle exauce uniquement sa requête et lui donne de l’eau ; il projetait de ne demander de l’eau que pour lui-même et attendait que, de sa propre initiative, elle lui propose d’abreuver également ses chameaux. Le Seforno note qu’il souhaitait qu’elle aille au-delà de sa demande explicite ; qu’elle perçoive que ses réels besoins étaient en réalité plus importants et qu’elle agisse en conséquence . Dans le même ordre d’idées, le Malbim souligne qu’il ne suffisait pas que Rivka soit gentille, Eliezer voulait qu’elle fasse preuve d’une ‘hokhma (sagesse) qui lui permettrait de répondre au mieux à ses besoins. Il expose plus loin la prière d’Eliezer en détail ; ce dernier espérait qu’elle penche la cruche vers lui et non pas qu’il la lui prenne des mains et qu’il boive. Il voulait qu’au lieu d’être contrariée de sa présumée fainéantise, elle essaie de le juger favorablement et qu’elle s’imagine qu’il avait une douleur quelconque aux mains. Ainsi, elle comprendrait que si déjà il n’eut pas la force de tenir la cruche pour lui-même, il était encore moins capable de puiser de l’eau pour ses chameaux. Donc, elle accomplirait la tâche ardue d’abreuver toute seule les dix chameaux ! Quand elle passa cette épreuve avec succès, Eliezer comprit qu’il avait trouvé la partenaire idéale pour Its’hak . Le Seforno et le Malbim montrent que Rivka ne devait pas seulement être gentille, mais elle devait faire preuve d’une sagesse qui lui permettrait d’identifier les réels besoins d’Eliezer sans qu’il ne lui fasse de demande explicite. Nous apprenons de cet épisode que pour faire du ‘hessed de façon optimale, une personne doit montrer des signes de sagesse. Apparemment, cela ne nécessite pas un QI particulièrement élevé, mais il faut être attentif aux gens qui nous entourent pour percevoir leurs besoins et les satisfaire plutôt que d’attendre que l’on nous en fasse la demande. Le Beth HaLévy puise une idée semblable d’un passouk à la fin de la Méguilat Esther. En faisant l’éloge de Mordékhaï qui était le dirigeant du peuple juif, la Méguila nous informe qu’il était « dorech tov lé’amo », c’est-à-dire qu’il recherchait le bien pour son peuple . Le Beth HaLévy demande quelle est la particularité de Mordékhaï ; en effet, tous les dirigeants en Thora veulent assurément le bien du peuple. Il explique que Mordékhaï n’attendait pas que les gens viennent à lui et lui demandent de l’aide. Il les devançait, venait vers eux, essayait d’identifier leurs manques et tentait de les aider . Le Beth Halévy lui-même illustrait cette qualité, la capacité de comprendre les besoins d’autrui avant même que l’on ne s’adresse à lui, grâce à son esprit éveillé. Un soir du séder, on lui demanda s’il était permis de boire du lait pour les « quatre verres ». En réponse, il envoya un messager chez la personne qui posa la question, avec une grande quantité de vin et de viande. Manifestement, il n’avait pas assez de vin pour les quatre verres. De plus, s’il prévoyait de boire du lait, c’est qu’il n’avait évidemment pas de viande à manger. Il agit en conséquence et subvint à leurs besoins non formulés ! Au quotidien, nous rencontrons des gens qui peuvent avoir besoin d’une certaine assistance. Mais, très souvent, ils sont trop gênés pour demander explicitement cette aide il faut donc essayer l’émuler l’attitude de Rivka et de résoudre leurs problèmes. On découvrit un jour qu’un homme vivait dans une pauvreté extrême. Comment le remarqua-t-on ? Un ami lui prêta 25 shekels quelques semaines plus tôt et demanda avec désinvolture à son ami s’il pouvait le rembourser. L’emprunteur pâlit du fait de son incapacité totale à rembourser un tel prêt. Cette réaction préoccupa son ami qui fit quelques recherches et découvrit que cet homme n’avait pas assez d’argent pour acheter les produits de base. Parfois, l’expression du visage d’une personne, ou un commentaire désinvolte peut indiquer un certain besoin. Nous avons la possibilité de prêter attention à ce genre d’allusions et ainsi d’augmenter grandement notre aptitude à faire du ‘hessed.

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