Monday, October 28, 2013
Parachat Toldoth – Le potentiel d’Essav – le point de vue de Rachi
« Les enfants s’entre-poussaient en son sein… » (Beréchit 25:22)
Rachi comment sur « [les enfants] s’entre-poussaient » : Quand elle passait devant les entrées de lieux d’étude de la Thora de Chem et Ever, Yaacov s’agitait pour sortir [du ventre de sa mère]… Quand elle passait devant des lieux d’idolâtrie, Essav s’agitait pour sortir…
Dans un précédent Dvar Thora, nous avons parlé du comportement de Yaacov dans l’utérus. Celui d’Essav est tout aussi troublant : le midrach rapporté par Rachi semble impliquer qu’Essav était mauvais depuis le stade embryonnaire. Les commentateurs soulèvent une question sur ce midrach ; certaines sources affirment que le yétser hara n’entre en l’homme qu’au moment de sa naissance, or selon ce midrach, Essav avait déjà un fort yétser hara dans le ventre de sa mère!
Le rav Nathan Weiss chlita répond en analysant de plus près les mots de Rachi — ce dernier dit uniquement qu’Essav voulait aller vers les lieux où l’on s’adonnait à l’idolâtrie, mais il ne nous précise pas ce qu’il voulait y faire. Cela signifie qu’Essav avait une tendance innée pour les lieux déplorables, mais le fait d’exploiter ce penchant de manière constructive allait dépendre de lui, à partir de sa naissance. La meilleure façon d’agir aurait été de détruire de tels endroits, plutôt que d’en être détruit spirituellement. Nous voyons donc qu’Essav n’était pas mauvais déjà dans le ventre de sa mère, mais qu’il avait une prédisposition qui pouvait être utilisée pour le bien ou pour le mal.
En effet, une analyse approfondie des sources rabbiniques décrivant les premières années d’Essav prouve que ce dernier possédait effectivement une grande capacité à combattre le mal. La Thora décrit le jeune Essav comme « un homme qui savait chasser » . Le midrach nous fournit une explication sur ces mots : il chassait les criminels avec sa bouche ; ces derniers niaient leur implication dans le crime et il les piégeait de façon à ce qu’ils admettent la vérité . Le Targoum Yonathan sur le même verset fait une révélation encore plus étonnante — Essav tua en réalité le chef des idolâtres, Nimrod. Il avait donc évidemment une capacité à abolir le mal.
Si Essav avait continué à canaliser son attirance naturelle pour le mal de manière positive, il aurait sans doute atteint de hauts niveaux et accomplit le rôle qu’Its’hak souhaitait de sa part. Au lieu de cela, il se laissa aller à l’immoralité ambiante et devint un personnage de la pire espèce. Le midrach nous informe qu’un tout autre personnage du Tanakh (Pentatheuque) avait une inclination similaire à celle d’Essav – le vertueux Roi David. Quand Hachem envoya Chemouel HaNavi oindre David pour le faire devenir roi, il vit qu’il était roux. La couleur rouge symbolise le meurtre et quand Chemouel vit que David avait ce tempérament, il eut peur qu’il devienne un tueur comme Essav. Hachem le rassura en lui disant que David utiliserait cette impulsion convenablement et qu’il la mettrait en application quand la halakha (loi juive) le dicterait. Effectivement, David tua plusieurs ennemis du Klal Israël.
Nous avons vu comment le penchant naturel d’Essav pour le mal n’impliquait pas obligatoirement qu’il allait fauter, mais plutôt qu’en grandissant, il utilisa son libre arbitre de manière négative. Cela nous enseigne une leçon importante quant à la façon dont une personne développe ses traits de caractère. Chaque trait de caractère peut être utilisé négativement ou positivement ; on peut choisir d’exploiter cette qualité à des fins égoïstes ou de la canaliser de façon positive, pour accomplir la volonté d’Hachem.
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