Wednesday, June 26, 2013

Parachat Pin’has – Chimon et Lévi

L’ilui nishmas Adel Bas Mottle La paracha commence par la récompense accordée par Hachem à Pin’has pour le zèle dont il a fait preuve en tuant Zimri et Kozbi, qui avaient commis une grave faute. Pin’has était un descendant de Lévi tandis que Zimri appartenait à la tribu de Chimon. Ce n’est pas la première fois, dans la Thora, que ces deux tribus sont associées — Rav Yaakov Kamenetsky expose brillamment l’histoire de ces deux tribus et leur évolution très différente. Dans Vayichla’h, on nous raconte que Chekhem kidnappa Dina. Tous les frères se mirent d’accord pour la récupérer – ils projetèrent de persuader les habitants de Chekhem de pratiquer la circoncision, afin de venir délivrer Dina, pendant leur rétablissement. Néanmoins, Chimon et Lévi envisageaient une solution plus radicale ; ils étaient d’avis que tous les habitants de Chekhem étaient coupables de l’enlèvement de Dina et voulurent anéantir toute la ville en sauvant leur sœur. Jacob s’opposa fermement à cette idée, craignant que cela ne mette en péril la réputation de sa famille. Chimon et Lévi soutinrent leur action, affirmant : « Notre sœur doit-elle être traitée comme une prostituée ?! » Ce n’est qu’après plusieurs années que Jacob adressa sa réprimande finale aux deux frères. Dans Vayé’hi, alors qu’il bénissait ses fils, il critiqua Chimon et Lévi pour leur attitude impulsive. De plus, il les punit, en disant : « Je les séparerai dans Yaakov et les disperserai parmi Israël ». Cette punition a, à priori, comme but de séparer les deux frères afin d’éviter d’autres actes de violence de leur part. Cependant, Rav Kamenetsky remarque que Rachi fournit une autre explication – Chimon et Lévi deviendront des sofrim (personnes qui écrivent des rouleaux de Thora, des tefilin et des mezouzot) et des enseignants de Thora pour les enfants ; ils voyageront d’une ville à l’autre pour réparer les objets saints et pour transmettre la Thora au peuple juif . Pourquoi l’éducation juive de notre peuple fut-elle délibérément placée entre les mains de Chimon et Lévi ; en quoi est-ce une réponse « mesure pour mesure » à ce qu’ils firent subir aux habitants de Chekhem ? Il répond que Jacob remarqua qu’ils possédaient une qualité que les autres frères n’avaient pas. Il comprit quelle était leur motivation en tuant Chekhem – ils étaient prêts à risquer leurs propres vies pour défendre l’honneur de leur sœur. Les autres frères aussi constatèrent la situation terrible dans laquelle se trouvait Dina, mais seuls Chimon et Lévi ressentirent sa douleur comme si c’était la leur. Rav Kamenetsky écrit : « Yaakov vit que leurs actes provenaient d’une souffrance profonde et d’une compassion sincère pour la douleur d’autrui, et c’est ce qui les mena à un zèle ardent et sans limites… Seules de telles personnes, qui ressentent la souffrance de leur prochain, comme si elle leur est propre – feront preuve d’un dévouement assez grand et délaisseront leurs biens, afin d’errer de ville en ville, pour répandre la Thora de D. dans le monde et pour l’enseigner aux enfants d’Israël. » Bien que, dans l’épisode de Chekhem, Chimon et Lévi aient mal canalisé leur ardeur, Jacob vit en ce trait de caractère un potentiel qui pourrait être utilisé dans un but très positif, celui de répandre la Thora parmi le peuple juif. Or, dans la paracha de cette semaine, nous voyons à quel point les descendants de ces deux fils de Jacob, prirent deux voies très différentes : Pin’has, membre de la tribu de Lévi fut capable de focaliser son zèle en accomplissant la volonté de D. – son acte de violence mit fin à un fléau qui tua des milliers de personnes. D. le récompensa largement pour montrer qu’Il approuvait son acte qui était motivé uniquement par l’honneur du Ciel. Cependant, Zimri, prince de la tribu de Chimon, exprima le zèle de son ancêtre de façon prohibée, brisant les interdits que la Thora avait placés. Pourquoi ces deux tribus divergèrent-elles si radicalement l’une de l’autre ? Rav Kamenetsky explique que tandis que la plus grande partie du Klal Israël était esclave en Égypte, la tribu de Lévi était libre d’étudier la Thora. C’est cette période d’intériorisation des valeurs de la Thora qui permit aux Lévites de canaliser leur zèle de façon correcte. Les membres de la tribu de Chimon pour leur part, n’eurent pas l’opportunité d’étudier ainsi la Thora. Par conséquent, leur zèle ne fut pas aiguillé et s’exprima par des comportements interdits. Nous pouvons tirer une très grande leçon de l’explication de Rav Kamenetsky concernant la manière dont le zèle doit s’exprimer. Un zèle véritable doit mener une personne à un sentiment de douleur profonde lorsque quelqu’un agit de façon détestable. Le Alter de Kelm zt’’l, grande personnalité dans le monde de la Thora, manifesta une pareille sensibilité tout au long de sa vie : un jour, un autre Rav et lui-même virent un Juif prendre du foin dans le chariot d’un non-juif. Le Alter s’en désola, et fit triste mine toute la journée. Le soir, l’autre Rav lui demanda ce qui n’allait pas. Le Alter parut surpris de sa question : « Comment peut-on rester paisible, alors que tant de fautes sont commises dans le monde ? » Outre le sentiment de douleur devant une telle attitude, il faut tenter de rectifier le problème convenablement. Les éminents dirigeants du peuple juif ne se suffirent pas d’exprimer leur douleur devant des défaillances, mais ils firent tout ce qui leur semblait nécessaire pour améliorer la situation - puissions -nous tous mériter d’apprendre d’eux et d’aider à résoudre les nombreux problèmes que rencontre le peuple juif en ce moment, tant concernant l’assimilation massive et la pauvreté, que la façon dont la communauté orthodoxe est traitée en Erets Israël.

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